30 novembre 2010,  Emission La Langue des bois
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Dans le monde francophone, la figure de l’« auteur » garde une certaine aura. Il évoque irrémédiablement une personnalité artistique forte, une individualité qui développe un style et une vision singulière dont l’œuvre est l’expression. L’emploi d’un terme comme « cinéma d’auteur » par opposition à l’industrie du divertissement témoigne de l’importance accordée au talent personnel dans la création. Aussi, en 2006, quand l’Institut littéraire suisse (ISL) ouvre un bachelor en création littéraire avec pour ambition de former des écrivains, les critiques fusent :
Le génie, cela se sait, ne s’apprend pas et que voulez-vous mettre sur les bancs d’école Dame Inspiration par nature si indisciplinée !? Peut-on imaginer apprendre son propre style ? Formation ou formatage pour nos jeunes auteurs suisses ?


Face à ces réactions, l’Institut littéraire de Bienne se défend d’imposer des normes ou un canon littéraire. « L’écriture est avant tout un travail personnel » martèle-t-on dans les présentations de l’Institut, avant de préciser : « L’intégration à un programme d’étude ne saurait remplacer la maturation d’une voix personnelle ».
On entend bien, l’écriture ça ne s’apprend pas, ça se travaille...


Mais que propose concrètement l’ISL à ses étudiants pour les faire progresser dans leurs recherches littéraires ? Comment évalue-t-on les futurs diplômés ? Peut-on valider des compétences artistiques ? Peut-on parler « d’acquis » dans une démarche personnelle comme l’écriture ? Quelles visions de la littérature sont défendues au sein de l’Institut ? Comment son bachelor et ses étudiants s’inscrivent-ils dans le paysage littéraire suisse ? Si écrire, ça se travaille, est-ce que cela peut aussi devenir un travail ? Il y a la passion qui fait vivre et les livres qui nourrissent, mais un écrivain en Suisse, il mange à sa faim ?
Etat des lieux quelques mois après la remise de diplômes des premiers Bachelors of Arts en écriture littéraire.


Avec:
-Antoinette Rychner, diplômée de l'Institut littéraire de Bienne, écrivaine et en résidence d'écriture au théâtre du Grütli à Genève
-Claire Genoux, écrivaine et professeure à l'Institut littéraire de Bienne