Si ce titre vous évoque un hommage à Laguiller, écartez cette piste. L’Arlette que voici ne lutte pas dans l’arène politique, et il est improbable qu'elle ait été ou soit un jour candidate aux présidentielles…

Petit aperçu du type de questions qui se posent dans son cas :
Le père d’Arlette est-il mourant, ou sur le point de se remarier ?
En quoi l’incarnation de sa sœur en train d’essayer des vêtements défie-t-elle les lois de la physique ?
Arlette est-elle « généreuse et radieuse », ou égoïste et renfermée ?
Quelle version d’elle retenir, entre adolescente accro aux Dead Kennedys, célibataire de 23 ans en libre voie d’épanouissement sexuel, femme d’âge moyen parlant déjà de ménopause, confondant les faits, oubliant les prénoms, et enfin vieillarde limpide sachant parler aux musiciens de rue ?
Au fait ; Arlette aime-t-elle les autres ? Les autres l’aiment-ils ? Lorsqu’on interagit, lorsqu’on se parle ; est-ce dans l’intention sincère de se rencontrer ou par calcul, si ce n’est obligation pure sous codes de surface ?
Et la fille en robe de mariée ? Jusqu’à quel point existe-t-elle, et comment peut-elle craindre l’échec quand d’autres la décrivent comme un être parfait ?


Avec cette pièce, Antoinette Rychner tente de réaliser une sorte de « triangle de Penrose narratif », une construction impossible où assertions et situations contradictoires, logiquement inconciliables, prétendent toutes être vraies en même temps.
La langue qui la constitue est retranscrite à l’oreille, étroitement apparentée à des parlers et accents de territoires bien réels.

Parution en février 2017 aux Solitaires Intempestifs

Voir le livre sur le site de l'éditeur

Lire une critique par Laurence Cazaux dans le Matricule des anges n.185 – Juillet-août 2017

Lire un article concernant la pièce sur le blog Valsereveil de Valérie Valade, septembre 2017